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Transformations structurelles, des tables rondes pour la transition

Rédigé par Mariklôde Tardi

Cet hiver, deux représentant.e.s de l’Union Paysanne, Alexandre Beaupré et moi-même, nous sommes joints à la réflexion collective sur les Transformations économiques structurelles pour une transition socio-écologique organisée de concert par le Chantier l’économie sociale, Transition en Commun, Front commun pour la transition énergétique, Pôle sur la ville résiliente, Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) et le Campus de la transition écologique. Tenu le 7 février dernier à la grande salle de la Cité-des-Hospitalières de Montréal, cet événement avait pour objectif de permettre la rencontre entre différents mouvements sociaux, environnementaux et du secteur de l’économie sociale afin de revoir l’ensemble des éléments systémiques du modèle économique dominant et de réfléchir au comment pourrions-nous contribuer à le transformer. 

Protection du patrimoine et changement de paradigme

S’inscrivant dans la grande tournée préliminaire au Sommet du Chantier de l’économie sociale prévu pour 2025, cette ambitieuse démarche collective articulée sous forme de tables rondes visait à renforcer des positions politico-économiques sur différents thèmes dans l’optique de faire émerger les mécanismes propices à entamer la transition socio-écologique. Le patrimoine s’étant proposé comme élément sous-jacent aux secteurs historiques regroupant l’immobilier et l’alimentaire en raison de leur interdépendance, voici les points importants qui ont été soulevés autour de ce thème : 

  • La promotion de la diversité des modèles agricoles;
  • La sobriété énergétique, en incluant la réduction de l’usage de la technologie, de la mécanisation et le transport;
  • L’importance de la sélection végétale et les modes de production agroécologiques pour l’environnement et la santé;
  • Le soutien de la relève agricole par l’entremise de partenariat collectif;
  • L’accès et la protection du territoire agricole en changeant le statut de lots de terrains privés en fiducies d’utilité sociale agricole (FUSA);
  • Des propositions de politiques publiques afin que le bio et le local puissent accéder aux marchés surtout en saison estival;
  • La décentralisation des pouvoirs décisionnels (MAPAQ et différents paliers gouvernementaux);
  • L’interdiction du monopole syndical, une question d’éthique;
  • Les lois versus les quotas en agriculture;
  • Le droit à l’alimentation (abordabilité versus trop cher);
  • Réduire la précarité des producteur.trice.s agricoles de tous les secteurs d’activité;
  • Des leviers économiques pour et par les communautés;
  • L’alliance entre différentes organisations pour favoriser la distribution et l’accès à la nourriture (CAPÉ + Protec-Terre + Vivre en ville …);
  • Court-circuiter les chaînes d’approvisionnement alimentaire;
  • La circularité économique des circuits alimentaires;
  • La redistribution de la richesse en réinvestissant dans le système alimentaire;
  • Favoriser de manière importante l’approvisionnement des institutions en aliments bio produits localement;
  • L’accès à une éducation permettant aux citoyens et citoyennes de mieux comprendre les enjeux agricoles et alimentaires;
  • Amener le débat alimentaire sur les solutions à partir de changements systémiques;
  • Porter des réflexions sur les pôles logistiques lors de changement d’échelle;
  • Préparer et engager les régions dans les changements structuraux.

D’autre part, des interventions concernant d’autres secteurs d’activité ont mené à des réflexions sur la manière de repenser l’économie, le sens du commun, la Culture (avec un “C” majuscule), la décolonisation et le changement de paradigme. 

Solutions viables pour un système alimentaire durable

Lors de la rencontre intersectorielle du 7 février 2024, en plus des représentants des organisations instigatrices, le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), Protec-Terre et le Réseau des femmes en environnement étaient présents. Cependant, puisque l’Union Paysanne était la seule organisation représentative du secteur agricole et de l’alimentation, nous croyons que certains angles morts n’ont pu émerger et être examinés en concertation. La présence d’autres groupes d’agriculteurs.trices et du secteur alimentaire auraient assurément permis d’enrichir les échanges et potentiellement permettre de découvrir d’autres enjeux. Puisqu’il reste encore plusieurs mois avant la tenue du Sommet 2025 et que la crise agricole embrase les médias depuis les dernières semaines, ce momentum devrait encourager davantage à la réflexion afin de trouver des solutions viables afin de favoriser collectivement l’établissement d’un système alimentaire durable.