Multiplication de mégaporcheries en Estrie

L’Union paysanne ajoute sa voix pour demander une Audience du BAPE

L’Union paysanne ajoute sa voix pour demander une intervention du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, monsieur Benoît Charrette, en faveur d’un BAPE face à la multiplication des mégaporcheries dans le Val-Saint-François en Estrie. « Alors que la crise sanitaire a remis la souveraineté alimentaire au cœur des préoccupations collectives, il est temps de mener à nouveau une réflexion collective sur l’utilisation de nos terres agricoles », de déclarer Marie-Josée, coordonnatrice de l’Union paysanne.

Rappelons que la municipalité de Maricourt et le regroupement citoyen revendiquent un BAPE alors que la MRC du Val-Saint-François a effectué une demande en vue de modifier les règles de consultation lors de l’installation d’une mégaporcherie sur son territoire. Depuis moins d’un an et demi, trois projets de mégaporcheries et un agrandissement se sont développés : Maricourt, canton de Valcourt, Saint-François-Xavier-de-Brompton et Durham-Sud. À chaque fois, les projets demandent des autorisations pour quelques unités de moins que la limite de 4 000 porcs qui, si elle est atteinte, provoque le déclenchement d’une consultation au Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE). Bien que des consultations publiques soient organisées comme prévu dans la loi, ces rencontres permettent aux citoyen.nes de se prononcer uniquement sur les 5 mesures d’atténuation liées notamment aux odeurs. Les élu.es municipaux n’ont quant à eux que très peu de marge de manœuvre lorsqu’ils doivent se prononcer sur l’acceptation ou non du permis de construction. En effet, les normes qui encadrent l’élevage porcin sont nationales et nous apparaissent comme déséquilibrées en faveur de certains gros producteurs et en défaveur de l’environnement et de la démocratie locale.

«  Nous tenons à préserver la richesse et la diversité de notre territoire. La majorité des terres agricoles du Québec servent à faire pousser du maïs et du soya pour nourrir des porcs destinés à l’exportation. Nous devons sortir de ce paradigme et encourager l’installation de fermes agroécologiques diversifiées dont la production sera destiné au marché local », affirme Marie-Josée.

Précisions sur l’industrie porcine

  • Une diminution du nombre de fermes entre 2000 et 2020: de 1446 à 565 pour une production d’environ 7 millions de porcs.
    (Source : Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles – ASRA)
  • Un pourcentage important de nos terres utilisé pour nourrir les animaux: « Au Québec, on produit quatre fois plus de porc qu’on en consomme. Or, la production porcine requiert jusqu’à 3 kilos de moulée par kilo de viande. Il en résulte, selon un ex-sous-ministre «qu’à peu près 70% des meilleures terres du Québec servent à faire pousser du maïs et du soya pour l’alimentation des porcs». Le Québec produit quant à lui moins de 10 % de ses besoins en légumineuse et céréales destinées aux besoins humains.
    Source :  « Pousse mais pousse égal , sols en santé et agriculture préenne », Le Soleil, 5 juin 2021.
  • Une utilisation inadéquat des engrais et un surplus dephosphore: Des normes liées au phosphore trois fois plus permissive qu’en Ontario et une influence trop importante des entreprises privées selon l’agronome Louis Robert.

Source : « Porcherie à Maricourt : les craintes des citoyens confirmées », La Tribune, 7 juin 2021