Mot du président

Le 12 février prochain, nous fêterons la première année du dévoilement du Rapport Pronovost qui a eu l’effet d’une petite révolution inattendue. Dans tous les cas, elle provoqua une rupture au niveau des mentalités semant un espoir neuf pour tout une classe agricole et citoyenne.

Les premières révolutions se font toutes au niveau de l’esprit, venant modifier les bases des dictatures anciennes et proposant des modèles nouveaux. En ce sens, la commission Pronovost pourrait se mettre sur les rangs des grandes révolutions.

Mais… je l’ai entendu, ce MAIS, tout au long de l’année, qui voulait dire : est-ce que tout cela prendra forme…sans être cosmétique voir même tabletté.

Disons que je vous accorde que tout cela avait bien mal commencé avec le reniement immédiat de la recommandation 47 du rapport sur le monopole syndical accordé à l’UPA. Cette même UPA qui avait eu le rapport, de façon illégitime, avant tout le monde et qui avait pu de façon inlassable exercer son lobby afin de maintenir sa royauté.

Cette position fût encore moins compréhensible avec la perspective que tous les éditorialistes des médias écrits à la grandeur du Québec avaient salué une telle mesure. Pourtant une fois de plus la politique s’est montrée très en retard sur l’évolution de la rue.

Alors tabletté ou pas me demande t’on? Et bien,… pas encore et c’est à nous qu’il appartient qu’il ne le soit pas. En ce sens, l’année 2009 est probablement l’année qui fera foi de tout.

Le premier apport de cette commission fût de mettre fin à l’interlocuteur unique qu’est l’UPA, pour révéler que notre agriculture est plurielle. Cela s’est traduit en 2008 par des consultations plus larges et soutenues par le ministère auprès de beaucoup d’artisans de l’agroalimentaire.

Deuxièmement, la parenté évidente entre notre vision de l’agriculture et le document final de la commission a dévoilé à tous que l’Union paysanne avait des positions solides, structurées et était tournée vers l’avenir reléguant ainsi cette image de contestataire tout azimut qu’on nous avait fabriquée. Ainsi, que celle de mythe passager. Cette étape est importante car nous fûmes sollicités comme jamais pour conseiller, échanger et travailler sur l’avenir de notre agriculture. D’ailleurs…l’UPA s’en plaint.

Ensuite les chantiers du Ministre Lessard, le nouveau plan pour la relève, les changements de gouvernance à la Financière, les 14 millions dans les circuits courts, les 5 millions dans le bio et le mandat de Michel St-Pierre sont autant de raison qui nous font dire que le rapport Pronovost est en action.

Mais… à tous ceux qui ont cru que c’était gagné d’avance et bien vous serez déçu d’apprendre que la vraie partie vient juste de commencer.

L’UPA nous l’avions prévu se battra pour un nouveau statut quo et la Commission Pronovost ne sera plus là pour nous protéger. Nous allons devoir désormais voler de nos propres ailes et continuer de revendiquer au grand jour. La politique reste cette machine frileuse, qui calcule son intérêt à court terme et qui ne voit pas l’avenir après 4 ans. Elle n’a d’ailleurs rien vu de la Commission Pronovost, il a fallu lui montrer. Elle n’a encore rien vu du déni de démocratie contre la classe agricole…il faudra le lui apprendre.

Vous les 2000 agriculteurs qui ont été membre un jour où l’autre de l’Union paysanne, vous les agriculteurs sympathisants que je rencontre, vous les citoyens à la grandeur de la province, vous devrez en 2009 prendre encore une fois la parole….êtes-vous surpris?

Benoit Girouard

Apiculteur et paysan en jachère. Après avoir tenté de lancer mon premier projet de ferme, j‘ai constaté qu’il y avait tellement de murs autour du métier que j‘ai pris la décision de travailler à changer les choses. L’Union paysanne naissait... j’ai joint le mouvement.

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