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Le Québec doit taxer les pesticides

Lachute, 22 octobre 2015. L’Union paysanne a été choquée par le reportage de Radio-Canada1 dévoilant que le Québec avait perdu le contrôle sur la quantité de pesticides utilisés en milieu agricole.

Le reportage fait état autant d’un laxisme gouvernemental face à cette question, que des moyens prodigieux de l’industrie chimique pour nous faire avaler leurs poisons. Les agriculteurs, qui ont une responsabilité vis-à-vis l’épandage de ces produits, sont surtout pris dans l’étau de l’agriculture chimique. Ils ne font pas le poids en l’absence de soutien et de valorisation.

En entrevue2 à Paul Arcand, le ministre de l’Agriculture Pierre Paradis semblait prendre conscience du problème en exprimant un désir réel de renverser la tendance. Contrairement à ce qu’il répondait à Paul Arcand, il y a effectivement des pesticides autorisés au Québec et qui sont interdits ailleurs dans le monde. L’Atrazine, mais aussi près d’une dizaine d’autres molécules sont interdites en Europe, mais sont épandues sur nos champs québécois.

« Avec plus de 4 millions kilogrammes d’ingrédient actif utilisé en ce moment au Québec, quelques dollars par kilo permettraient facilement de récolter près de 30 millions de dollars annuellement » Tout en s’accordant avec lui sur l’importance de l’éducation de la terre à la table sur les dangers des pesticides, il ne faut pas non plus faire de l’angélisme. Les résultats passés de son ministère et de celui de l’environnement démontrent que le travail n’a pas été fait où que la cible ait été ratée. Le ministre Paradis en entrevue radio reconnaissait la portée cancérigène des pesticides; cela doit maintenant se refléter dans des actions concrètes afin de protéger les agriculteurs et la population.

L’un de ces moyens que lui suggère l’Union paysanne, c’est la taxation des pesticides.

« Le fruit de cette taxe devra être directement utilisé auprès des agriculteurs afin d’accélérer leur transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement en ciblant le bio comme priorité. » Plusieurs pays de l’Union européenne taxent ou ont taxé les pesticides. Encore aujourd’hui le Danemark, l’Italie et la Belgique taxent les pesticides. La France envisage le retour à la taxation après l’avoir enlevé. Une telle taxe permettrait à l’état québécois de récolter des sommes significatives.

« Avec plus de 4 millions kilogrammes d’ingrédient actif utilisé en ce moment au Québec, quelques dollars par kilo permettraient facilement de récolter près de 30 millions de dollars annuellement » souligne Benoit Girouard, président de l’Union paysanne.

« Le fruit de cette taxe devra être directement utilisé auprès des agriculteurs afin d’accélérer leur transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement en ciblant le bio comme priorité. » ajoute Maxime Laplante, agronome et vice-président de l’organisation.

L’Union paysanne interpelle donc le ministre de l’Agriculture et de l’Environnement à être proactif. Le Québec doit réduire de façon importante son utilisation des pesticides au moyen d’actions concertées, concrètes et mesurables.

D’autres moyens peuvent être ajoutés :

  • Bonification de programme de soutien aux développements des entreprises en luttes intégrées
  • Obligation de formation en agriculture biologique pour l’obtention du titre d’agronome
  • Inclure dans le certificat d’épandage de pesticides un volet alternatives.
  • Augmentation des bandes tampons afin de protéger les rivières et cours d’eau.
  • Remboursement de la certification des producteurs biologiques.

Voilà un éventail des propositions déjà faites par l’Union paysanne par le passé et qui pourraient être appliquées rapidement. Le ministre Paradis pourrait aussi s’attaquer à l’étiquetage des OGM et donner ainsi la chance à la population de choisir ce que leurs aliments doivent contenir. Il n’est pas normal que le libre-choix en termes d’OGM soit toujours refusé aux québécois en 2015.

En terminant nous invitons le ministre Paradis à ne pas perdre de temps en tables de concertations, qui ont déjà été faites, et de faire preuve d’audace afin de réduire la quantité de pesticides utilisés. Cette question touche la santé des agriculteurs, des écosystèmes et celle de la population du Québec.

 

1: Reportage de Thomas Gerbet, Radio-Canada, 21 octobre 2015
2: Entrevue de Pierre Paradis – Paul Arcand, 98,5 FM, 22 octobre 2015

 

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com-up-2015-10-23-taxer-les-pesticides.pdf

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Benoit Girouard
Président Union paysanne
450-495-1910
 
Maxime Laplante
Vice-président
418-926-2473

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Union Paysanne

Force collective organisée et représentative regroupant ceux et celles en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes. Nous voulons pratiquer une agriculture à échelle humaine, viable à long terme, respectueuse de l'environnement, axée sur la souveraineté alimentaire et l’occupation du territoire.

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