Des excuses pour le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation

Tout comme des dizaines de citoyens canadiens de renom dont Ed Broadbent, Flora Macdonald, Warren Allmand, Lois Wilson, et Laure Waridel des représentants de plus cent organisations de partout au pays ont envoyé aujourd’hui une lettre au premier ministre Stephen Harper pour lui dire combien ils sont préoccupés par la façon dont le gouvernement a traité l’expert de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en matière de droits humains.

Quelques ministres du gouvernement fédéral ont fait peu de cas du professeur Olivier De Schutter, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, à la fin de sa mission officielle au Canada, qui se déroulait du 6 au 16 mai, après qu’il ait exprimé ses préoccupations face à l’échec du gouvernement pour remédier au problème étendu de la faim dans un pays si riche tel le Canada . Il a été blâmé pour avoir gaspillé temps et ressources en analysant par quels moyens soutenir le droit à l’alimentation dans un pays démocratique industrialisé tel que le Canada; il a été publiquement jugé comme étant « mal informé » et « condescendant ».

La lettre ouverte, qui a obtenu l’appui de plusieurs avocats spécialisés en droits humains et organisations travaillant avec des familles vivant dans la pauvreté et luttant contre la discrimination, dénonce le fait que « l’intégrité et le professionnalisme de M. De Schutter ont fait l’objet de critiques sans précédent » et souligne que la réaction des ministres indique qu’« ils ne comprennent pas le mandat du Rapporteur spécial ni la nature des obligations du Canada en vertu du droit international en matière de droits humains ». Selon Diana Bronson, directrice générale de Sécurité Alimentaire Canada cette attitude « banalise les défis constants que pose le droit à l’alimentation en relation avec les problèmes liés à la pauvreté à laquelle sont confrontés quotidiennement des centaines de milliers de Canadiens. Nous devrions sérieusement mettre en œuvre les recommandations du rapport de M. De Schutter, et non les rejeter ».

La lettre ouverte mentionne qu’un autre expert de l’ONU, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des populations autochtones, le professeur James Anaya, a été ridiculisé en décembre 2011 lorsqu’il s’est dit inquiet des conditions de vie dans une réserve des Premières Nations, celle d’Attawapiskat, dans le nord de l’Ontario.

Les personnes et les représentants d’organisations signataires de la lettre demandent au premier ministre de s’excuser auprès de messieurs les professeurs De Schutter et Anaya. « Il est également fondamental que le premier ministre Harper confirme de nouveau publiquement que son gouvernement reconnaît l’importance de l’examen du respect et des obligations du Canada en matière de droits de la personne, examen fait par des experts internationaux », rappelle Alex Neve, secrétaire général d’Amnistie internationale Canada (section anglophone). « L’irrespect inacceptable du gouvernement envers ces deux Rapporteurs spéciaux de l’ONU est un exemple à ne pas suivre pour d’autres pays. Cela doit cesser. »

 


 

Pour de plus amples renseignements :

John Tackaberry, Amnistie internationale Canada (section anglophone), jtackaberry@amnesty.ca

613-744-7667, poste 236

Diana Bronson, Sécurité alimentaire Canada, Diana@foodsecurecanada.org;

514-629-9236
Food Secure Canada – Sécurité Alimentaire Canada

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