Blé OGM: Plus de 200 associations à travers le monde disent non

BléMONTRÉAL, le 9 févr. /CNW Telbec/C’est d’une voix commune que 233 associations de consommateurs et d’agriculteurs, réparties dans 26 pays, déclarent aujourd’hui leur opposition au blé génétiquement modifié (OGM). Cette annonce fait suite à la signature de la Déclaration internationale contre le blé OGM par laquelle les groupes rejettent définitivement la commercialisation du blé OGM.

Avec l’entrée sur les marchés du blé OGM, l’expérience du lin canadien pourrait être vécue de nouveau. Le lin canadien a récemment été boudé par l’Europe et plusieurs marchés d’exportation en raison d’une contamination génétique par une variété OGM illégale au Canada depuis 2001. "Les difficultés rencontrées par les producteurs de lin dues à cette contamination génétique devraient nous faire sonner l’alarme : d’importantes pertes économiques attendent les producteurs si le blé OGM est commercialisé", affirme Terry Boehm, président de l’Union nationale des fermiers du Canada et producteur de blé et de lin. "La chute drastique des exportations de lin constitue un signal sans équivoque et confirme une fois de plus que l’introduction d’une culture OGM mène inévitablement à la contamination."

 

Un rapport publié récemment par le Western Organization of Resource Council, un réseau américain regroupant des agriculteurs communautaires, des propriétaires de ranchs et des consommateurs, dévoile que les prix du blé pourraient diminuer de 40 %, voire davantage, si les efforts que déploie l’industrie pour développer le blé OGM mènent à sa commercialisation. (2).
Pour sa part, Dena Hoff, de la National Family Farm Coalition des États-Unis affirme que : "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre blé contre Monsanto, car nous n’accepterons jamais qu’une compagnie, peu importe laquelle, puisse avoir le droit de déposer des brevets sur la vie, y compris les semences". "Le blé OGM contaminera nos récoltes et notre approvisionnement alimentaire, en plus d’anéantir la culture biologique des céréales. Les agriculteurs ont déjà exprimé leur ferme opposition au blé OGM et Monsanto commet une grave erreur : les cultivateurs n’accepteront jamais le blé génétiquement modifié."

 

Au Japon, en 2004, une coalition de plusieurs groupes de consommateurs et appartenant à l’industrie alimentaire avait soumis aux gouvernements du Canada et des États-Unis une pétition les exhortant de ne pas autoriser la commercialisation du blé OGM. Six ans plus tard, les consommateurs nippons rejettent toujours aussi fermement le blé OGM. "Déjà, 80 organisations japonaises ont signé la déclaration contre le blé OGM", confirme Keisuke Amagasa, qui milite dans le cadre de la campagne Non aux OGM! basée à Tokyo. "La grande majorité des consommateurs de mon pays expriment publiquement et avec fougue leur opposition à la culture du blé GM. Cette opposition se fait d’ailleurs sentir dans tous les secteurs de la société."

Les fabricants de farine nippons rejettent aussi le blé GM, faisant ainsi écho à l’opposition manifestée par les consommateurs. Dans une déclaration publiée aujourd’hui, les membres de l’Association des meuniers japonais ont exprimé leur opposition en écrivant aux responsables de la campagne Non aux OGM!

"Compte tenu des circonstances actuelles et considérant les doutes substantiels qu’éprouvent les consommateurs japonais quant à l’innocuité des OGM pour l’environnement et la santé humaine, le blé OGM doit faire partie de la liste des aliments bannis du marché japonais", a déclaré Kadota Masaaki, directeur général de l’Association des meuniers japonais, dans sa lettre à la campagne Non aux OGM!

"Monsanto déploie actuellement beaucoup d’efforts pour que la commercialisation du blé OGM aboutisse, mais sa tentative va se heurter à l’opposition ferme et généralisée des nombreux producteurs agricoles et consommateurs d’Australie, et même du monde entier", souligne Laura Kelly de Greenpeace Australie-Pacifique.
Pour Mireille Beaudoin de Greenpeace Canada, l’annonce d’aujourd’hui montre que l’opposition internationale contre le blé OGM demeure forte. "En 2004, l’opposition musclée des agriculteurs et des consommateurs avait permis d’empêcher la commercialisation du blé OGM", rappelle-t-elle.

Selon Benoît Griouard de l’Union paysanne, "les consommateurs et les cultivateurs du Québec ne vont pas laisser Monsanto s’emparer de cette culture de base".

Des groupes liés à l’industrie ont entamé une campagne publicitaire à grand déploiement pour promouvoir le blé OGM après que Monsanto eut annoncé, en juillet 2009, qu’elle avait effectué de nouvelles études sur le sujet.

Les signataires de la Déclaration internationale contre le blé OGM souhaitent rappeler à Monsanto que les agriculteurs et les consommateurs ne veulent pas de la modification génétique du blé, l’une des céréales les plus consommées au monde.
La Déclaration est à l’initiative de 15 regroupements d’agriculteurs et de consommateurs d’Australie, du Canada et des États-Unis. Le texte est en circulation depuis juin 2009.

 


(1) On peut lire la Déclaration mondiale contre le blé OGM et parcourir
    la liste des signataires à l’adresse Internet :
    http://www.rcab.ca/bleOGM

(2) C.f. "A Review of the Potential Market Impacts of Commercializing GM
    Wheat in the U.S.", janvier 2010, Western Organization of Resource
    Councils http://www.worc.org/GM-Wheat

Renseignements:

Au Canada: Benoit Griouard, Union Paysanne, (450) 495-1910; Mirelle Beaudoin, Greenpeace Canada, (514) 661-3199; Terry Boehm, National Farmers Union Canada, +33 144 84 7250 (de Paris);

Au Japon: Michiyo Koketsu, Campagne Non aux OGM!, 81 3 5155 4756, office@gmo-iranai.org; Ryoko Shimizu, Policy Research Institute for the Civil Sector, 81 90 6001 0495, ryoko-s@prics.net; Aux É.-U.: Kathy Ozer, National Family Farm Coalition, (202) 543-5675;

En Australie: Laura Kelly, Greenpeace Australie-Pacifique, (61) 040741 4572

Union Paysanne

Force collective organisée et représentative regroupant ceux et celles en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes. Nous voulons pratiquer une agriculture à échelle humaine, viable à long terme, respectueuse de l'environnement, axée sur la souveraineté alimentaire et l’occupation du territoire.

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